Les partenaires de la relation

Lorsqu’une relation amoureuse débute, chaque partenaire voit la vie en rose, se sent bien et peut difficilement imaginer qu’il ou elle pourrait devenir l’agresseur de l’autre ou être victime de violences de sa part.

Malheureusement, beaucoup de couples s’enferment dans une relation fusionnelle où l’espace de liberté de chacun diminue au fil du temps.

Les partenaires concernés ont peu d’estime de soi et souvent l’impression qu’ils ne peuvent pas être aimés pour ce qu’ils sont, ce qui les amène à une telle peur de perdre l’autre qu’ils mettent en place une stratégie visant à l’isoler de toute influence extérieure. C’est ainsi qu’ils contrôlent les relations familiales, amicales, professionnelles du ou de la partenaire, jusqu’à saboter celles-ci et faire en sorte que la personne se retrouve seule. Il peut y avoir également un contrôle sur la façon de s’habiller, de se coiffer, de parler, de regarder les autres…Les auteurs de violences sont incapables d’accepter les différences de leur partenaire, ce qui les amène à faire pression pour qu’il ou elle adopte leur façon d’être et se plie à leurs exigences. Il y a également une incapacité à négocier lors d’un désaccord : l’agresseur est incapable d’établir une relation égalitaire. Au début la victime (majoritairement des femmes dans l’expérience du Centre) renonce à ses besoins pour préserver la relation; néanmoins, peu à peu, elle ne sait plus que dire, que faire pour ne pas susciter la mauvaise humeur voire la violence psychique ou physique et perd progressivement confiance en elle. Elle peut également développer des troubles psychosomatiques, de la dépression et perdre peu à peu son énergie et sa joie de vivre. Elle vit dans une sorte de prison dont les règles de vie changent selon le bon vouloir de celui ou celle qui les lui impose.

Les violences peuvent être morales (insultes, dénigrements, isolement…) et physiques (coups, enfermement, privations…). Quelles qu’elles soient, elles sont inacceptables. Les violences psychologiques sont généralement présentes dès le début de la relation, mais pas détectées comme telles ou banalisées par la victime qui les excuse en invoquant des causes extérieures (travail, problèmes financiers, familiaux, boisson…). Les violences physiques apparaissent ou s’accentuent généralement lors de changements importants dans la vie du couple (grossesse, naissance, décès d’un proche, etc.)

Pour sortir du cycle de la violence, les partenaires devront généralement avoir recours à une aide extérieure qui leur permettra de prendre mieux conscience de leurs besoins et évaluer s’il sont prêts à poursuivre la relation en l’aménageant ou si une séparation est préférable (en particulier si l’auteur ne se remet pas en question). Toute personne qui désire venir en aide à un-e proche impliqué-e dans cette problématique se doit de l’informer des types d’aide qu’elle peut trouver, et respecter sa décision de poursuivre la relation ou d’y mettre fin. En effet, il est important de se rendre compte qu’il n’est pas facile pour la victime de quitter tout, de faire face aux nombreuses démarches administratives et juridiques et aux pressions de l’auteur afin de reprendre la vie commune.